Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nouveau regard sur l'actualité
24 août 2014

Quel avenir pour l'Europe

     

Quel avenir pour l’Europe ?

 

 C’était  il y ’a  10 ans, la Pologne rentrait dans l’Union Européenne. Cela avait suscité la polémique à l’époque. Au secours,  des polonais allaient débarquer chez nous pour voler le travail de nos plombiers. Cette polémique nourrie par P.de Villiers avait en partie provoqué le rejet par référendum de la constitution européenne en 2005.

Aujourd’hui qu’en est-il ? La vague d’immigration prédite a-t-elle eu lieu ? Et bien non. Ou du moins pas en France, les polonais ont préféré aller en Angleterre. Aujourd’hui ils sont  à peu près 500 000 à résider dans ce pays.

Au contraire, aujourd’hui ce sont même des français qui partent vivre en Pologne. Cela reste encore marginal mais néanmoins ils sont 5000 à résider à Cracovie. Qu'est ce qui peut bien expliquer ce choix? 

Eh bien, pour deux raisons, la première est que partir vivre  en Pologne nécessite peu de formalités administratives. Un simple enregistrement de séjour suffit. En ce sens l’Union Européenne est bien faite. La deuxième raison et pas la  moindre est qu’il est facile de trouver du travail en Pologne même sans parler la langue locale.

Cela est dû au fait que la Pologne est la destination phare de l’ « outsourcing » en Europe. Par ce terme anglo-saxon un peu barbare, il faut comprendre la délocalisation des services d’une entreprise (comptabilité,  relation client,etc). Après la vague de délocalisations des activités de production dans les années 80, on assiste aujourd’hui à une deuxième vague qui touche des métiers qui étaient alors épargnés.

Ce phénomène est une bouffée d’oxygène   alors pour des jeunes touchés par le chômage en France et plus généralement en Europe de l’ouest. Ainsi, les  espagnols sont parmi les plus  nombreux. Les français arrivent en deuxième position. Alors bien sûr il faut dédramatiser. Le chômage des jeunes en France n’est pas comparable à celui de l’Espagne. 

Certain(e)s ont eu envie de se rapprocher de leur petit ami(e) ; d’autres ont eu envie de revenir après avoir fait un séjour Erasmus dans le pays. Il y’en a même qui quittent un travail en France simplement car ils voulaient découvrir une autre culture.

Néanmoins, il est certain que des jeunes français viennent en Pologne car ils ne trouvent pas de travail en France. Même si les salaires sont bas il vaut mieux avoir du travail en Pologne qu’être au chômage en France.

Aujourd’hui seulement 2% des citoyens européens vivent dans un autre état membre de l’Union Européenne. Ce chiffre va certainement augmenter dans les prochaines années en raison de la crise. En effet de plus en plus d’européens touchées par le chômage se rendront dans les régions épargnées.

Ce constat n’est pas très reluisant, je vous l’accorde. Quitter sa famille, ses proches, son pays peut constituer un déchirement. Néanmoins il sera au moins bénéfique pour une chose. Il permettra d’améliorer l’enrichissement culturel des citoyens européens.

Car après tout, que connaissons-nous de nos voisins, de leurs cultures, de leurs langues, de leurs coutumes ? Pas grand-chose. Pourtant nous avons une histoire commune. A titre d’exemple,  3000 mots polonais viennent du français. L’hymne national polonais rend hommage à un français : Napoléon Bonaparte. Ou dans une histoire plus récente, la Pologne est le pays ayant payé le plus lourd tribut humain durant la Seconde Guerre Mondiale ;  20 % de sa population ayant péri au cours de cette période.

L’histoire des différents peuples européens est liée. L’Europe tant décriée par les populistes de tout bord présente à elle seule une immense richesse par son histoire et son identité. Nos hommes politiques se plaisent à dire que pour faire face à la crise l’Europe doit poursuivre son processus d’intégration. Comme si la crise de l’Euro n’avait jamais eu lieu. Ont-ils dressé un seul inventaire sur l’euro douze ans après son apparition ?

Que les différents peuples d’Europe se connaissent davantage est selon moi indispensable avant toute étape supplémentaire d’intégration. Cela passera par une mise en avant de l’apprentissage des langues et de notre histoire commune. En attendant, donnons-nous rendez-vous dans dix ans  pour voir comment cela aura évolué.

 

 

 

        

Publicité
Publicité
Commentaires
Nouveau regard sur l'actualité
Publicité
Archives
Publicité