L'emploi une différence de perception selon les générations

Au cours de l’automne, la loi Florange a été votée malgré l’hostilité du monde des affaires. Alors Cette loi  part d’un bon sentiment : celui de préserver des emplois. Néanmoins elle pose plusieurs problèmes dont celui de se protéger de la concurrence pour une entreprise.

 En effet si une entreprise a pour une obligation de vendre l’un de ses sites, celui-ci pourrait passer sous contrôle d’un concurrent avec tout l’outil industriel qu’il comporte. A terme cela pourrait menacer la rentabilité de l’entreprise cessionnaire. Et dire que tout cela part de l’affaire Florange. Ah  Florange ! Ou l’art du chômage spectacle devrais-je dire. Cet épisode a fait couler beaucoup d’encre. Alors bien sur la situation des 600 employés n’est pas enviable et l’attitude provocante  de Lakshmi Mittal n’a pas arrangé les choses.

 Néanmoins cette affaire mérite quelque réflexion. Elle illustre le fait que le chômage est vu comme une fin en soi, une sorte de déclassement.  Il faut donc à tout prix préserver les emplois au moyen de loi comme celle citée ci-dessus. Ce qui est regrettable en France, c’est qu’il existe très peu de solutions pour les chômeurs.

 Des formations financées par l’état au profit des chômeurs sont très peu mises en place. Pourtant elles permettraient aux chômeurs d’apprendre un nouveau travail. C’est ce qu’a entrepris le Danemark, au moyen de sa flexi-sécurité au début des années 2000. Cette politique a assoupli les règles de licenciement tout en favorisant les formations auprès des chômeurs. Résultat le chômage est passé de 12% au milieu des années 90 à 4% en 2007.

 Si le Danemark l’a fait pourquoi la France ne pourrait-elle pas le faire ?  Alors oui certes, l’état est aujourd’hui très endetté et dispose de peu de moyens. Toutefois proposer ce type de projet pour faire accepter l’austérité peut trouver un certain écho auprès de l’opinion. Alors pourquoi ne le font ils pas ?

 Il  semblerait aussi que c’est une question de société. La France est un pays conservateur, au point que conserver le même emploi durant toute une vie est solidement ancré dans les mœurs. Toutefois la jeune génération arrivant sur le marché du travail n’a pas les mêmes désirs que la précédente. Effectuer différents métiers durant leurs carrières ne semble pas les effrayer. Espérons que celle-ci fasse pression sur les pouvoirs publics afin d’obtenir davantage de formations financées permettant les changements de carrières. Car si le changement se met en place, il se fera obligatoirement par les jeunes.