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Nouveau regard sur l'actualité
26 janvier 2014

Hollande ou l'Etat c'est moi

Tournant libéral pour certains, renoncement à ses promesses de campagnes pour d’autres ; les récentes déclarations du président Hollande sur le pacte de responsabilité ont suscité de nombreuses réactions. Il est certain que ces déclarations constituent un changement de cap mais de là à déclarer que c’est un tournant libéral…

 Le président souhaite abaisser une nouvelle fois le cout du travail comme il l’a déjà fait avec le CICE en 2013. Son objectif est que d’ici à 2017, les entreprises ne paient plus de cotisations familiales sans pour autant transférer ces cotisations sur les ménages. En ce sens c’est une bonne chose car il s’est rendu que la pression fiscale était devenu trop forte.

Les cotisations familiales qui pèsent sur les entreprises représentent 62% du financement de la branche famille de la Sécurité Sociale. Ce manque à gagner va se traduire par une baisse des allocations familiales. Un premier pas vers une baisse des dépenses publiques ?

On a envie d’y croire. Alors bien sur ce projet va mécontenter du monde. A commencer par le front de gauche. Mélenchon dénonce un abandon du modèle social français. Il est vrai que la France peut être fier de sa politique nataliste, comme en témoigne son taux de fécondité l’un des plus élevées d’Europe.

Toutefois il est tout de même évident que notre modèle universaliste profite à un grand nombre de personnes. Ce modèle conçu  au lendemain de la guerre n’a jamais été réformé alors que la situation a évolué depuis. Aujourd’hui toutes les familles peuvent percevoir des allocations familiales sans condition de ressources.

Des familles aisées avec des revenus confortables bénéficient de ces allocations alors que ce ne sont pas elles qui en ont le plus besoin. Ce sont ces familles-là qui devront voir leurs allocations supprimés et non les familles modestes.

Par contre là où le président se trompe, c’est dans sa volonté d’exiger des contreparties de la part des entreprises. Il veut que les entreprises s’engagent à créer des emplois en contrepartie d’une baisse des charges. Le président se livre à un style très français qui veut que l’état ait la main sur l’économie. Tous nos dirigeants à quelques exceptions près agissent de cette manière depuis Louis XIV et sa célèbre déclaration « L’Etat c’est moi ».

Bien sûr, la création d’emploi est l’objectif à terme de cette réforme. Cependant ce n’est pas le premier objectif. Le but premier est de permettre aux entreprises de générer des profits afin de leur permettre de réinvestir à nouveaux. « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain » disait le chancelier allemand Schmidt en 1974. La croissance économique et la croissance de l’emploi sont corrélées. Lorsque la croissance redémarre, la croissance de l’emploi redémarre mais avec un certain décalage.  

 Il vaut mieux mener des réformes utiles à notre économie mais dont les résultats peuvent prendre un certain temps que faire des promesses non tenues sur la baisse du chômage à un moment donné.

 N’oubliez pas Monsieur le président que ce sont les français et non les instituts de sondages qui voteront en 2017. Et ils  vous jugeront sur vos résultats, non pas sur vos belles paroles

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